14/09/2013
De bayeux à Bobo
Le spectacle qui a été construit autour de ce conte qui est un conte originaire de Normandie. Il a été légèrement tropicalisé pour les besoin de la cause.
Robert le Diable
Il était une fois un roi et sa bien-aimée, la reine, qui vivaient heureux dans leur royaume. Leur seul regret est de vieillir sans enfants. Ils ont prié le bon Dieu. Ils ont fait des pèlerinages. Ils ont consulté les charlatans et les féticheurs. Toujours pas d’enfants. Alors une nuit, la reine est allée supplier Satan de lui venir en aide.
Un mois plus tard la grossesse arrive, et neuf mois après, l’enfant paraît : c’est un joli garçon ! Toute la famille est heureuse, Le père fait faire une grande fête. Tout le royaume salut la naissance du petit prince. On lui donne le nom de Robert.
Mais dès son plus jeune âge, Robert révèle tout à la fois violence et cruauté : il mord le sein de sa nourrice. Il frappe tous ses compagnons de jeu ; aucun enfant ne veut s’amuser avec lui : il est tout seul. On le surnomme le Diable.
Adolescent, il se plaît à dévaliser les monastères, à violer les femmes et les jeunes filles, à terroriser la région entière. Pour le calmer, son père veut le faire chevalier ; Robert profite du tournoi organisé en son honneur pour tuer quelques concurrents et s’évader dans la forêt avec le trophée mis en jeu.
Un jour, il s’interroge sur sa véritable personnalité ; il doute, il veut connaître ses origines réelles. Ce jour là il retourne à la maison. Il va trouver sa mère. Il menace de la tuer. Sous la menace de l’épée, Robert oblige sa mère à lui avouer l’intervention du diable dans sa conception.
Dès lors, Robert ne songe plus qu’à se tourner vers Dieu. Il regarde sa mère. Il regarde son père. Il crie d’une voix forte : « je veux changer, je vais changer ». Sa mère et son père lui répondent : « Robert si tu veux changer, tu peux le faire car on dit que vouloir c’est pouvoir. On dit aussi que celui qui veut faire quelque chose trouve les moyens et celui qui ne veut rien faire trouve les excuses. » Robert va trouver un devin. Le devin consulte ses génies. Les génies lui disent : « il y a trois choses que tu dois faire pour conjurer le mauvais sort :
1 - faire le fou
2 - te taire, quoiqu’il arrive
3 - te nourrir des seuls aliments disputés aux chiens. »
Robert entreprend un voyage. Il arrive à Gnèlèma-Dougou. Il est accueilli à Gnèlèma-Dougou par les quolibets et les moqueries de la foule. Robert est remarqué par l’empereur, qui s’amuse de voir un fou arracher la viande de la gueule du chien. Il le prend sous sa protection et le laisse vivre, à sa guise, pendant plusieurs années dans le royaume.
Pour boire et se laver, Robert va à un puits, sur lequel donne une seule fenêtre. La fenêtre de la fille de l’empereur, belle et ravissante enfant, unique trésor de son père, muette de naissance.
Un jour des assaillants, fortement armés, attaquent le royaume de Gnèlèma-Dougou .
L’armée impériale est prête à succomber. Mais un mystérieux chevalier, tout de blanc vêtu, sauve in extremis la situation. Le roi cherche à connaître son sauveur ; sa fille lui désigne Robert, mais le roi ne croit.
Une deuxième fois le royaume est attaqué, une deuxième fois le mystérieux chevalier sauve le royaume.
Avant la troisième bataille, un groupe de soldats est chargé de surveiller le cavalier émérite pour s’en saisir. Un des soldats enfonce son fer de lance dans la cuisse du cavalier blanc...qui échappe au guet-apens !
L’empereur offre la main de sa fille et son royaume en héritage à celui qui pourra prouver, par sa tenue et par sa blessure, qu’il est le héros qui les sauve chaque fois.
Le sénéchal convoite depuis toujours la main de la fille, il se déguise en chevalier blanc et se mutile la cuisse par un fer de lance. Malgré les différends qui les ont opposés, l’empereur est prêt à lui accorder son enfant, quand celle-ci, par amour pour Robert ou par miracle divin, recouvre l’usage de la parole : elle dénonce le falsificateur, qui prend la fuite, et elle confirme la triple intervention du pénitent.
A ce moment précis, apparaît le devin. Il vient mettre fin à la sanction de Robert: il cesse de mimer la folie et parle.
Tenant sa promesse, l’empereur lui offre la main de sa fille. Une grande fête est organisée.
les autres récits ont été l'oeuvre des jeunes uex-même, sous l'oeil expert de Stéphanie.
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13/09/2013
De Bayeux à Bobo
De Bayeux à Bobo
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De Bayeux à Bobo
Les Conteurs du Terroir Burkina Faso
BP 208 Bobo-Dioulasso --------------
Tel : 78 27 42 01 / 76 63 42 16 Unité-Progrès-Justice
Récépissé : 2007-231/MATD/RHBS/PHUE/HCBDLS/DG/DAG.
Mail : conteursduterroir@yahoo.fr
Blog : lesconteursduterroir.hautetfort.com
Compte Bancaire SGBF : BF07 02001 012477800801
RAPPORT d’exécution du projet
« De Bayeux à Bobo »
Organismes de réalisation :
-Les Conteurs du Terroir (Bobo-Dsso/BF)
-SAP Bayeux (France)
Organisme partenaire :
Le centre Djéliya (Bobo-Dsso/BF)
I/ PREAMBULE
Le Lundi 30 janvier 2012 à 17h17 Harouna recevait un mail émanant de Hervé qui stipulait : « Depuis plusieurs mois, … des éducateurs envisageaient de faire partir un groupe de jeunes dont ils s'occupent en Afrique et ils m'en avaient parlé pour que je commence à y réfléchir.
Je leur ai donc parlé cette semaine de Bobo, de vous, les conteurs, etc... Et ils seraient intéressés de vous demander de monter ce projet avec eux.
Le séjour des français serait pour la deuxième quinzaine d'Aout. Ils seraient 8 jeunes et deux accompagnateurs.
Mais pour le moment nous n'en sommes qu'à la phase de rédaction du dossier et de la recherche de subventions. Il faudra faire assez vite pour déposer le projet, et donc nous devons l'écrire rapidement. Mais pour l'écrire il nous faut avoir l'accord de principe d'interlocuteurs Africains disposés à recevoir ces jeunes.
J'ai pensé à présenter leur projet à toi et à Joseph. D'ailleurs j'ai parlé de vous deux aux éducateurs. Je me suis peut être avancé de leur parler de vous avant de savoir si vous seriez d'accord de vous lancer dans l'aventure...
Donc je commence par le commencement en vous posant la question suivante : << Seriez vous tous les deux d'accord pour lire le résumé de leur projet et me dire, avant d'aller plus loin, ce que vous en pensez et si vous seriez intéressé d'y participer.>>
Etait-il possible à Joseph BAMOGO et Harouna TRAORE de dire non à tel projet, dans la mesure où à l’article 5 des statuts de Les Conteurs du Terroir il est clairement dit :
L’association « Les Conteurs du Terroir» poursuit les objectifs suivants :
-La promotion de la culture ;
-L’éducation par le conte et le théâtre ;
-L’aide à la réinsertion sociale des enfants en difficulté ;
-Œuvrer à la diffusion du patrimoine culturel ;
-La création d’espaces de rencontre et d’échanges.
II/ Les préparatifs.
Après ce premier mail, beaucoup d’encre a coulé sur le papier. Plusieurs mails ont établi un pont entre Bayeux et Bobo-Dioulasso.
A l’issue des échanges entre l’équipe de Bayeux et l’équipe de Bobo, la version actuelle du projet a vu le jour, avec pour thème principal « comment devenir adulte ». Autour ce thème gravitent la notion de famille, les relations filles-garçons, le mariage, l’autonomie…
En effet, des mails réguliers ont permis aux deux structures de définir les thèmes du projet et les axes de travail. Par ailleurs, deux responsables de l’équipe de Bayeux, à savoir Patricia et Stéphanie, ont effectué un voyage de travail à Bobo. Ainsi du 05 Janvier 2013 au 11 Janvier 2013 au Centre Djéliya, Les Conteurs du Terroir et l’équipe de SAP/Bayeux ont travaillé à peaufiner le projet.
III/ Les activités
a) Les activités préparatoires du voyage.
Pour les deux équipes de Bayeux et de Bobo, il fallait se donner les moyens de réaliser ce projet.
Ainsi l’équipe de Bayeux, en plus du fait qu’elle devait préparer les jeunes à quitter leur pays et à sauter dans l’inconnu, devait également chercher les financements nécessaires au voyage.
Pour Les Conteurs du Terroir il fallait aussi préparer des jeunes sur place pour être les répondants des jeunes de Bayeux, repérer et négocier l’espace de travail pendant le séjour des Bayeusains, trouver et négocier l’espace d’habitation et un gardien pour les Bayeusains, trouver et discuter les conditions de restauration pour le midi, négocier avec une compagnie de transport pour des conditions de voyage agréables.
b) Les activités pendant le séjour
Le mardi 16 juillet 2013 à 20h, Joseph (délégué par Les Conteurs du Terroir) attendait à l’aéroport international de Ouagadougou avec un car climatisé de la compagnie de transport Rahimo. Nous sommes ensuite allés prendre le reste des passagers en gare et nous avons pris la route de Bobo à 23h pour arriver autour de 5h à Bobo.
Midi mercredi 17 juillet au centre Djéliya :
- Accueil (chants et danses) des bayeusains par le groupe de Bobo.
- Ensuite premier repas commun.
- Etablissement du programme de travail
- Petit tour du quartier Diarradougou (« la cité des lions », en dioula).
Le reste du temps du séjour s’est partagé entre ateliers d’écriture, ateliers de conte et théâtre, visites de familles, visites de lieux et évènements importants de la ville.
Des moments d’échanges à bâton rompu autour des thèmes comment devenir adulte, la famille, les relations filles-garçons, le mariage, l’autonomie…
Les ateliers d’écriture que Stéphanie a dirigés ont permis jeunes de produire des textes que nous avons utilisés lors des ateliers de mise en voix sur la scène.
Les ateliers de théâtre et de conte, tenus par Harouna et Joseph, ont donné le spectacle qui a été présenté le Samedi 03 Août 2013 à 16h au Centre Djéliya.
Pendant leur séjour à Bobo, les bayeusains ont pu rendre visite à des familles de certaines Bobolais du groupe.
Nous sommes, tous ensemble, allés voir danser les masques sacrés et rituels de Sakaby (un village-quartier de Bobo).
Nous avons visité le musée communal Sogossira SANOU, avec tous les artisans qui œuvrent en son sein, les bayeusains ont pu s’acheter des souvenir et des cadeaux. Ça été l’occasion de voir des objets anciens, des constructions ancestrales Bobo et peuhl, les poissons sacrés, emblèmes de la ville et des plantes exotiques telles que le cacaoyer, le cocotier, l’avocatier et le kolatier...
Le grand marché de Bobo n’a plus de secrets pour les bayeusains.
Il faut noter que les repas ont toujours été des moments de partage entre les participants au projet, mais aussi avec toute personne présente lors de ces repas.
IV/ Les difficultés
Une des difficultés majeures a été la mobilisation des fonds.
Initialement prévu pour avoir lieu pendant Juillet - Août 2012, le voyage a été reporté en 2013(du mardi 16 Juillet au mercredi 07 Août 2013).
Ce report a entraîné des désistements, aussi bien parmi les jeunes de Bayeux que ceux de Bobo. Seuls sont restés ceux qui avaient vraiment foi en la chose et qui ont fait confiance aux initiateurs du projet (SAP Bayeux appuyé par CITIM).
De manière générale le début du séjour n’a pas été facile pour les jeunes bayeusains, du fait de l’éloignement de leurs bases (parents, amis…), du fait du changement de climat (il fait très chaud au Burkina, malgré les pluies), du fait des habitudes culturelles. Ces difficultés ont eu une incidence sur leurs rapports avec les jeunes de Bobo. Elles ont constitué une difficulté pour le travail de mise en voix.
La difficulté des jeunes de Bobo a été de comprendre les jeunes de Bayeux.
Pécuniairement parlant, Les Conteurs du Terroir ne se frottent pas les mains, néanmoins des acquis sont à relever.
V/ Les acquis
Nonobstant les difficultés, ce fut une belle expérience pour Les Conteurs du Terroir.
En effet, nous avons pu tester l’outil conte dans une approche éducative différente de celle que nous connaissons ici. Même que nous l’avons fait avec un groupe pas des plus faciles.
Par ce Projet, Bobo est désormais en lien avec Bayeux, à travers et les responsables et les jeunes, ce qui fait de cette rencontre un projet d’avenir.
Nous avons à féliciter les jeunes bobolais pour leur engagement sans faille dans le projet.
VI/ CONCLUSION
Pour toute activité humaine, la mise en œuvre rencontre des difficultés. Seulement, avec la conjugaison des efforts, les activités envisagées et programmées ont été réalisées.
On dit chez nous que le bouc qui mange des karités doit remercier le vent qui les a faits tomber. Nous tenons à remercier tous nos partenaires, citim, SAP-Bayeux, le fonjep, les jeunes de Bayeux et tous ceux qui ont mis de l’argent dans ce projet.
Nous (aussi bien les jeunes que les responsables), nous nous sommes engagés dans un inconnu, comme Abraham l’a fait lorsque Dieu lui a demandé de quitter son pays pour une terre promise inconnue. C’est la foi. Nous avons tous eu foi, car l’inconnu est toujours dur à affronter. Nous l’avons affronté ensemble. Et, l’arbre que nous avons planté ensemble a donné ses premiers fruits, que nous espérons, ne seront pas les derniers.
Il serait intéressant donc qu’une autre expérience de ces échanges puisse être vécue à Bayeux par les deux groupes. Cela nous permettra de voir comment se comporteront les jeunes de Bobo arrachés à leur base.
Bobo-Dioulasso, le 13 Août 2013
Le Président
Joseph BAMOGO
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